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mardi 16 octobre 2012

27 Faire face.

- Je vais devoir dire à Maman que Yann était chez Mamie, avant qu’elle ne le découvre par elle-même
- Oui il est préférable que ce soit toi qui lui annonce, bon tu te lèves on part bientôt, car à 15h il faut rouvrir

Les samedis sont toujours un jour d’affluence, nombreux sont les clients pour ces premiers jours de vacances où retrouvions d’anciennes connaissances, Ce matin déjà au bar avec les insulaires les conversations allaient bon train, chacun expliquait ce qu’il faisait sur le continent et demandait des nouvelles de ceux qui étaient absents de l’île, l’ambiance était à la joie, aux retrouvailles, papa était gai, tout le monde trinquait, Aujourd’hui ce n’est pas moi qui servait, c’était maman est tout le monde lui fait la bise. L’après- midi sera tout aussi agité, il nous faut faire vite…… !

Sur la route et avant que l’on arrive avec la 4L, j’en profite pour le lui dire, et maman qui reste sans réaction… ! Comme si elle n’avait compris, voir que cela lui importait… ! En 3mn nous y sommes déjà…. !

Mamie est dans sa cour avec les poules, nous entrons directement, Mamie ne semble pas surprise, nous installons toutes les quatre autour de la table, mamie me dit d’entrée tu réalise un peu…. ! Je me rends compte qu’elle sait, Corinne est aussi surprise que moi, maman a du lui téléphoner, elles sont tellement complice qu’avec elle le mensonge n’est pas de mise, mamie me regarde sévèrement et me dit

- Merci de m’avoir pris pour une courge
- Alors là non Mamie pas du tout seulement je ne l’avais plus en tête et puis cette saleté ne fait pas partie de moi…lui dis-je un peu sèchement, je ne voulais plus me laisser faire comme petite fille.
- Tu n’a vraiment pas l’air de te rendre compte, tu as perdu deux mois de traitement, il ne faut plaisanter avec ça. Moi qui te croyais adulte tu me déçois

Maman prend la parole est me demande qui c’est ce Yann, j’aurai quand même pu savoir non, tu ne crois pas… ?

- Mais maman je suis une jeune femme, je peux bien avoir des amis avec qui j’aime partager des loisirs
- Et pour combien de temps
- Huit, dix jours.
- Dix jours non car tu seras déjà à l’hôpital Morvan à Brest
- Heureuse de le savoir…. !
- Tu crois quoi que tu va rester ici avec ce que tu as, ce n’est pas une angine ma petite.
- Et c’est Mamie qui ira avec toi, elle logera dans l’appartement.
- Bon qui c’est ce Yann : dit encore maman
- Mais rien maman je ne l’ai même pas embrassé, et tu crois que j’ai envie de me faire caresser la poitrine… !
- Bon il reste chez mamie, ont va pas le virer, mais je veux que tu dormes à la maison
- Et pourquoi
- Tout simplement par correction vis-à-vis de ta grand-mère et de nous aussi
- De quoi ta peur ?
- Je n’ai peur de rien, je te demande d’avoir de la correction
- Mais maman tu ne vas pas être comme papa
- Pourquoi t’irrites-tu s’il n’est qu’un ornithologue.
- Parce que tu ne me fait pas confiance.
- Dis-toi bien Muriel que si ton père sait que ta grand-mère loge un de tes amis et que tu y couches, c’est encore moi qui vais prendre.
- Vous êtes une drôle de famille, vivement que je parte d’ici.

Il y eut un long silence entre nous…que je ne pouvais plus faire durer.

- Et si nous nous aimons ? lui dis-je sèchement
- Cela ne se passerait ni ici, ni à Pern. Je te demande d’être discrète et tu es en âge pour le comprendre
- Je le comprends, mais je suis aussi assez sérieuse pour dormir dans une maison sans me retrouver dans un lit automatiquement….on croirait que tu me prends pour une….
- Je ne te prends pour rien de cela, je te demande de le comprendre vis-à-vis de ton père et de l’île, avec toutes ces commères derrières leurs rideaux.
- Je vais te dire ce que j’espère, c’est partir avec lui sur le continent, ici, je commence à étouffer entre la peur du « qu’en dira t’on » et la vie que papa nous fait subir.
- Sur ce point là je suis d’accord avec toi….dis-moi franchement, qu’as-tu comme expérience avec les garçons ?
- Si c’est pour ce que tu penses, absolument aucune et j’espère bien que cela m’arrivera un jour.

Maman et mamie se mise à rire, elle me prit dans ses bras, et je me mise à pleurer comme une gamine

- Je te le souhaite
- Maman je t’aime
- Ce n’est donc pas pour lui que tu as loupé tes chimios
- Je ne le connaissais même pas.
- Il faut avant que tu te soignes et tu verras après
- Ca commence à me faire peur cette maladie
- Je l’ai vu mon petit oiseau des îles. C’est pour cela qu’il faut que tu gardes la tête froide, ne gâche rien, laisse nous faire, laisse faire les choses, elles viendront toutes seules, aller, essuie tes larmes, aller il faut repartir. Ça va être l’heure d’ouvrir. Je reviens te chercher ce soir vers 17h30. ok.

Vers 15h le bourg prend vite son animation des grands jours, il en sera ainsi jusqu'à environ cinq heures du soir et dès que la nuit commencera à tomber, petit à petit, la rue centrale retrouvera le calme vite son calme avec la nuit.

Corinne repart avec maman. Elle me fait un bisou et clin d’œil accompagné de son sourire habituel.

Au même instant à Pern…Yann s’était réveillé de sa sieste, il ne savait pas combien de temps il avait dormi mais peu importe car ici le temps n’as pas la même valeur, surtout aujourd’hui !
Pour revenir chez claire, il ne prit pas au plus court, il longea le bord de mer par la pointe de Pern et remonta jusqu’au fort de Trébéchou, puis de là, il coupa à travers champs jusqu'à la maison de Claire.

Après leur départ Claire et Muriel resta dehors le temps était doux, elles se sont assise sur la meule du moulin :

- Mamie je m’excuse jamais je n’ai voulu te prendre pour une courge, j’ai juste chassé cette saloperie de ma tête et j’avoue y avoir bien réussi, si j’avais voulu le faire exprès je n’aurai pas mieux fait.
- Mais pourquoi,
- Je ne sais pas Mamie, mais ce n’est pas à moi, même si c’est dans moi, je l’ai complètement occulté.
- Muriel il te faut la chasser n’on pas avec ta tête, mais avec des médicaments sinon c’est elle qui va te ronger jusqu'à la mort. Tu comprends cela,
- Mais oui je le comprends.
- Et j’irai te voir tout les jours.
- Tu ne seras jamais seul.

Pendant de temps Yann arrive devant le portail, tout en parlant Claire avait commencé à soigner ses rose de Noël, elle les désignait après que Yann lui eut posé la question, ils restaient tous les deux debout à admirer son parterre de pelouse où il ne restait guère de fleurs à cette époque de l’année

- Qu’as-tu observé : lui demanda Muriel
- Rien de particulier, sauf que depuis deux jours, je sieste…. !

Claire leur proposa un thé, avant de rentré Yann scruta le ciel afin de voir de lire les nuages, il avait l’air satisfait.

- Elle t’a appris à lire les nuages… !
- Oui, et j’aime bien, c’est vraiment très sympa de comprendre la météo.

Alors qu’il était dans sa chambre, l’odeur du café au lait avait envahi la maison, à ce stade, on ne pouvait plus parler d’odeur, mais d’un parfum et il éprouvait de la joie en l’humant. Il y retrouvait là un peu de la vie de famille car il lui arrivait encore souvent d’aller chez sa grand-mère et comme chez Claire il y a aussi une grande boite en fer pleine de biscuits, les éternels petits beurres. Cela même où dans chaque paquet il y avait un drapeau en fer où il était écris derrière le nom de la capitale, la monnaie, le nombre d’habitants etc…. !

A table, c’est elle qui commence la discussion, Yann sentit qu’elle voulait lui tirer les vers du nez, il comprenait son comportement vis-à-vis de sa petite fille aussi il n’en rajouta pas. Il lui dit son ravissement pour Ouessant, sa passion pour les oiseaux…

- Est-ce que Ouessant n’a pas le pouvoir de renforcer les passions…. ? je suis venu pour rendre visite à Muriel, avec qui je partage la même passion et si possible voir une tempête… ! mais….

- Alors là à Ouessant une tempête peu venir très vire…..ajouta Muriel.

Le Téléphone sonna, Yann fit un ouf en douce à Muriel, elle sourie.
Dehors la nuit commençait à enveloppé la lande, les rayons dansaient et percés l’obscurité au dessus des maisons de Loqueltas. En allant se perdre dans l’horizon.