Alors que je me réveille, j’entends déjà du bruit, je jour n’est pas comme d’habitude, je regarde l’heure, 9h, affolé je saute du lit et je m’habille vite pour descendre, j’ai déjà une heure de retard, et je ne comprends pas pourquoi papa n’est pas venu tapé à la porte. Puis je réalise que maman doit-être dans le coup, enfin je ne tarde pas et j’arrive vite en bas.
Papa me prend délicatement la joue et me demande si j’ai bien dormis, est il me dit va déjeuner tranquillement, maman arrive et me dit sèchement :
- Ta bien compris, tu as assez fait de connerie maintenant tu me laisse faire…
Puis elle m’embrasse tendrement, en me demandant comment je vais, lâchement je ne dis rien, je suis entre la révolte de plus rien contrôler et presque soulageais de ne plus affronter ma maladie, j’ai presque envie de leur donner et qu’ils s’en occupent eux même.
Corinne arrive et m’embrasse presque gêné de m’avoir dénoncé, je sens son malaise, je ne la regarde à peine, aucune des deux ne parle la première….elle passe derrière moi et me dit tu sais que je t’aime au moins, je penche la tête en arrière, et elle m’embrasse, je ne lui dis rien d’autre, j’ai comme un soulagement, d’évacuer ce poids avec elle. Je suis comme à plat sans presque plus de jus, ne contrôlant plus rien. C’est un sentiment bizarre.
Je vais au comptoir et maman me demande de m’occuper de la presse, c’est alors que je réalise, mais comment cela se passe à Pern… ! Je me dis qu’il y a cela, aussi, et puis je n’ai pas encore envie de m’en occuper, on verra bien…la matinée se passe entre les clients, tout va presque trop vite, trop bien, une étrange chose se passe en moi.
Une fois le repas terminé je me retrouve seul avec Corinne, et je lui demande des explications :
- Mais je peux savoir qui t’en a parlé ?
- Bah Josée qui veux-tu d’autre !
- Et quand ?
- Chez elle à Paris.
- Tu as étais à Paris… ?
- Oui, je ne voulais pas te le dite et je ne suis pas allé à Brest pour quelques jours, Lorsque Josée a reçu ta lettre sans que tu ne lui parle un seul instant de ta maladie, elle tout de suite comprit que tu l'occultais, et m’a demandé de venir le plus tôt possible, ce que j’ai fais, elle voulait même le dire à maman, c’est moi qui lui dit, non j’arrive. Je te signale qu’elle a fait lire la lettre au médecin, et c’est lui qui a compris, il parait que c’est un classique… ! En tout cas Josée a fait avec lui de qu’il fallait auprès de l’hôpital de Brest, tu ne seras pas dépaysé ce n’est pas loin de l’UBO.
- Et comment cela va se passé ?
- Je pense d’après ce que j’ai pu comprendre que cela ne t’appartiens plus, Maman a du passé plus d’une heure au téléphone, avec Josée mais aussi les médecins, j’espère pour toi qu’il ne sera pas trop tard… T’as vraiment du pot que Papa n’a rien soupçonné. Tu as pris une bonne paire de gifle en tout cas…
- Je n’ai pourtant rien senti, j’ai été plus surprise qu’autre chose, je me demande même si je l’attendais quelque part, c’est bizarre….et tu ne sais pas tout….J’ai un ami ornitho qui loge chez Mamie.
- Le mec que j’ai vu…..et pourquoi chez Mamie ?
- Pourquoi pas ?
- C’est ton chéri ?
- Non pas vraiment, mais je l’aime bien comme copain, et il est ornitho
- Maman le sait ?
- Non je ne pense pas encore
- Putain tu les collectionnes les unes après les autres, je crois que tu vas pouvoir faire une croix sur tes oiseaux, et surement sur lui aussi. D’ailleurs Maman, veux aller chez elle en début d’aprèm.
- Elle ne sait rien, non pas encore, rassures toi je pense qu’elle a son idée, elle va faire comme pour papa
- Qu’est-ce qu'elle lui a dit. ?
- Tu dormais ce matin, et au petit déj avant d’ouvrir, elle lui a expliqué qu’elle m’a envoyé à Paris pour aller cherché la réponse des examens que tu avais fait et qu’elle ne lui en avait pas parlé avant qu’elle n’y croyait pas elle-même, et qu’avoir une boule aux seins, c’est pas forcément grave.
- Qu’est-ce qu’il a dit ?
- Il a pleuré.
- Notre père a un cœur….je n’y crois pas…!
- Mumu, je crois que tu y va un peu fort….c’est vrai que je ne l’avais jamais vu pleuré.
- A choisir je préfère son amour que sa pitié, au moins il va me lâcher la grappe.
- Tu es chié de dire ça.
- Bah quoi, il faut que j’ai un cancer pour attendre de lui de la gentillesse,
- Il n’y que toi qui dit le mot de cancer… !
- Corinne, lorsque que l’on t’envoie faire de la chimio…c’est bien pour cela quand même, pas toi aussi.
- Mais pourquoi n’avoir rien dit même à moi.
Elle éclate de rire…. !
- Ma petite Corinne, jamais tu n'aurai pu garder cela pour toi ! et si je te l’avais dit, je l’aurai aussi dit à Maman et puis oui j’y ai pensé, je voulais même le faire….et je ne le sais même pas moi-même…dès que j’ai été sur l’île cela m’est complètement sortie de la tête, je n’ai même plus touché à ma poitrine sauf avec un gant de toilette, je ne voulais plus en entendre parlé, je l’avais même chassé de ma tête, et puis ce n’est pas comme une rage de dent….cela ne fait pas mal. Même lorsque j’ai écris ma lettre à Josée je n’y ai pas pensé, sincèrement……j’ai honte pour Mamie, elle tant confiance en moi
- T’inquiète elle ne sera rien
- Mais quand même.
Je te laisse Corinne j’ai faire un coup de sieste….Une fois seule la pression est trop forte je ne peux contenir mes larmes….Je métrise plus rien, mais je refuse encore de toucher cette poitrine qui m’a trahi, pourquoi me fait elle cela, pourquoi moi…..je sens le sommeil m’envahir je me tourne.